Méditations du chapelet du 18 décembre 2015
Introduction
Les disciples s'approchèrent de Jésus et Lui dirent : - Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? Alors Jésus appela un petit enfant, Il le plaça au milieu d'eaux et Il déclara : - Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c'est celui-là le plus grand dans le Royaume des cieux. Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c'est moi qu'il accueille. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. (Mt., 18, 1-5, 10) |
Premier mystère joyeux : l'Annonciation
Quel que soit notre âge, peut-être est-ce le moment de répondre à l'invitation de Jésus :
Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Une des plus belles caractéristiques de l'enfance réside dans cette capacité d'admirer et de s'émerveiller devant la nouveauté, la beauté et la vérité, qui engendre un enthousiasme et un dynamisme extraordinaires. Se sachant aimé, l'enfant est aussi capable d'accorder toute sa confiance sans aucune arrière-pensée. Enfin, la jeunesse est portée à la gaieté et aime partager sa joie de vivre. Puissions-nous vivre [...] personnellement et communautairement avec le même entrain qu'un enfant heureux !
(Mgr Jean Legrez, évêque de Saint-Claude)
(Mgr Jean Legrez, évêque de Saint-Claude)
Second mystère joyeux : la Visitation
L'humilité, c'est d'abord Dieu qui la vit. La gratuité, c'est d'abord Dieu qui en est maître, Lui qui sait bien qu'Il ne sera jamais payé en retour. Il nous invite à son repas et nous donne la vie éternelle. Nous n'avons rien qui puisse égaler cela. Qu'est-ce que nous pouvons donner à Dieu en retour ? Pas la vie divine, Il l'a déjà. Pas la résurrection, Il est le Vivant. Pas la richesse, pas l'intelligence. Eh non. La seule chose que l'être humain peut donner à Dieu, c'est son amour, et cela est possible pour tous les humains riches ou pauvres. L'amour, c'est d'abord Dieu qui le vit, Lui qui nous as aimés le premier. Nous ne faisons que recevoir de Lui les bienfaits et le salut. Les pauvres, les boiteux, les aveugles et autres invités à son repas, c'est nous, c'est toute l'humanité pécheresse.
Le message de l'Evangile ne se réduit pas à de bons conseils de vie morale et sociale à prendre à la lettre. Il exprime d'abord qui est Dieu pour nous et qui nous sommes pour Lui. Il nous dit que l'humilité de Dieu doit être la source de l'humilité des humains. Nous vivons avec l'ambition de paraître, de montrer notre supériorité, d'être applaudis. Tout un chacun est flatté de se faire interpeller par un titre prestigieux (votre honneur, monsieur le président, monseigneur...), cela fait partie de la promotion sociale. L'humilité, c'est ne pas chercher à vivre pour soi, pour son propre ego, mais à vivre pour les autres, à se dépouiller de soi pour rendre aux autres la chance d'être heureux. L'humilité n'est pas possible si elle n'est pas imprégnée de l'amour, de l'amour même de Dieu. L'humilité est une vertu qui ne se retrouve pas ailleurs que dans le christianisme. Elle est l'expression d'un Dieu pauvre, proche de l'humanité, alors que les autres religions se réfèrent à l'expression d'un Dieu puissant et bien enfermé dans son ciel.
(Abbé Jean Lescos)
Le message de l'Evangile ne se réduit pas à de bons conseils de vie morale et sociale à prendre à la lettre. Il exprime d'abord qui est Dieu pour nous et qui nous sommes pour Lui. Il nous dit que l'humilité de Dieu doit être la source de l'humilité des humains. Nous vivons avec l'ambition de paraître, de montrer notre supériorité, d'être applaudis. Tout un chacun est flatté de se faire interpeller par un titre prestigieux (votre honneur, monsieur le président, monseigneur...), cela fait partie de la promotion sociale. L'humilité, c'est ne pas chercher à vivre pour soi, pour son propre ego, mais à vivre pour les autres, à se dépouiller de soi pour rendre aux autres la chance d'être heureux. L'humilité n'est pas possible si elle n'est pas imprégnée de l'amour, de l'amour même de Dieu. L'humilité est une vertu qui ne se retrouve pas ailleurs que dans le christianisme. Elle est l'expression d'un Dieu pauvre, proche de l'humanité, alors que les autres religions se réfèrent à l'expression d'un Dieu puissant et bien enfermé dans son ciel.
(Abbé Jean Lescos)
Troisième mystère joyeux : la Nativité
Un tout-petit aux ongles minuscules,
Un homme ensanglanté et assoiffé,
Cloué sur un bois qui le blesse,
Une petite hostie blanche,
Elevée pour l'adoration.
Petit, impuissant, silencieux.
La crèche, la croix, le pain.
Bethléem, le Calvaire, l'Eucharistie.
Quel paradoxe !
Tout cela est trop impossible à imaginer pour être faux.
Le Créateur du ciel et de la terre, le Seigneur tout-puissant,
L'unique, immortel et invisible, est né, et Il est mort.
On L'a vu, on L'a touché dans ce monde.
Ainsi, Il s'est tissé Lui-même dans la trame de l'existence humaine,
Il s'est enroulé dans le tissu de la vie des hommes,
Il s'est soumis à la règle du temps et s'est conformé aux limites de l'espace,
Si bien que l'on peut affirmer tout simplement :
"Emmanuel, Dieu avec nous."
Il n'y a pas de meilleure façon d'en porter témoignage.
L'exquise délicatesse de l'amour du Seigneur
Se révèle dans l'impuissance d'un enfant,
Dans un homme sans défense, crucifié,
Dans le silence du Pain et du Vin consacrés sur l'autel.
Dieu s'approche de nous avec cette humilité-là,
Et Il se laisse Lui-même ouvert au refus des hommes.
François [d'Assise], de tout son cœur, a compris cela :
Un homme ensanglanté et assoiffé,
Cloué sur un bois qui le blesse,
Une petite hostie blanche,
Elevée pour l'adoration.
Petit, impuissant, silencieux.
La crèche, la croix, le pain.
Bethléem, le Calvaire, l'Eucharistie.
Quel paradoxe !
Tout cela est trop impossible à imaginer pour être faux.
Le Créateur du ciel et de la terre, le Seigneur tout-puissant,
L'unique, immortel et invisible, est né, et Il est mort.
On L'a vu, on L'a touché dans ce monde.
Ainsi, Il s'est tissé Lui-même dans la trame de l'existence humaine,
Il s'est enroulé dans le tissu de la vie des hommes,
Il s'est soumis à la règle du temps et s'est conformé aux limites de l'espace,
Si bien que l'on peut affirmer tout simplement :
"Emmanuel, Dieu avec nous."
Il n'y a pas de meilleure façon d'en porter témoignage.
L'exquise délicatesse de l'amour du Seigneur
Se révèle dans l'impuissance d'un enfant,
Dans un homme sans défense, crucifié,
Dans le silence du Pain et du Vin consacrés sur l'autel.
Dieu s'approche de nous avec cette humilité-là,
Et Il se laisse Lui-même ouvert au refus des hommes.
François [d'Assise], de tout son cœur, a compris cela :
C'est la manière dont Dieu est venu à nous en Jésus Christ qui nous révèle l'immensité de son amour pour nous.
(Frère Eric Doyle, ofm, le Troubadour n°28.1 de Noël 1978)
Quatrième mystère joyeux : la Présentation au temple
Qu'un plus petit rende hommage à un plus grand, cela ne témoigne pas d'une exceptionnelle noblesse d'âme.
Mais que le plus grand se courbe "respectueusement" devant le plus petit, cela signifie l'amour en la plénitude de sa liberté et de sa puissance. François d'Assise n'est pas humble quand il s'agenouille devant le pape, mais quand il s'abaisse devant un pauvre dont il reconnaît qu'en tant que pauvre, il est vêtu de majesté. Son geste n'est pas condescendant. Rien dans son regard ne surplombe. Aucune contrainte : la spontanéité est absolue, elle exprime l'amour comme la respiration exprime la vie. Il faut être immensément grand pour respirer ainsi. Il faut être Dieu.
(François Varillon : l'Humilté de Dieu)
Mais que le plus grand se courbe "respectueusement" devant le plus petit, cela signifie l'amour en la plénitude de sa liberté et de sa puissance. François d'Assise n'est pas humble quand il s'agenouille devant le pape, mais quand il s'abaisse devant un pauvre dont il reconnaît qu'en tant que pauvre, il est vêtu de majesté. Son geste n'est pas condescendant. Rien dans son regard ne surplombe. Aucune contrainte : la spontanéité est absolue, elle exprime l'amour comme la respiration exprime la vie. Il faut être immensément grand pour respirer ainsi. Il faut être Dieu.
(François Varillon : l'Humilté de Dieu)
Cinquième mystère joyeux : le recouvrement de Jésus au temple
Quels sont donc ces signes, ces points de repère qui nous permettent d'affirmer qu'une personne témoigne d'une foi de plus en plus mature [...] ?
Il s'agit, d'une part, d'un mouvement de contrôle, où la personne s'investit volontairement et librement à l'intérieur d'une démarche qui mène à l'intégration de la personne, qui lui permet de devenir véritablement elle-même, de se réaliser pleinement, de prendre en charge son existence. Et, d'autre part, d'un mouvement de lâcher-prise, où la personne s'engage dans un processus de conversion, de transformation, qui l'amène à devenir autre, à se dépasser et à s'abandonner en Dieu.
Il s'agit également d'un processus à l'intérieur duquel la personne sort peu à peu d'une foi infantile, où tout lui est proposé ou imposé comme de l'extérieur, à la manière d'un jeune enfant. Pour entrer dans une foi "enfantine", où l'adulte, désormais autonome, fort d'une expérience de vie riche et empreinte de maturité intellectuelle, affective et morale, et de plus en plus apte à assumer son histoire et ses choix personnels, accepte volontairement de retrouver l'émerveillement, la fragilité, l'humilité, la dépendance et l'abandon en face d'un Dieu qu'Il appelle tout simplement "Notre Père".
(Paul-André Giguère, session "Devenir adulte dans la foi" de l'Institut de pastorale de Montréal en 1994)
Il s'agit, d'une part, d'un mouvement de contrôle, où la personne s'investit volontairement et librement à l'intérieur d'une démarche qui mène à l'intégration de la personne, qui lui permet de devenir véritablement elle-même, de se réaliser pleinement, de prendre en charge son existence. Et, d'autre part, d'un mouvement de lâcher-prise, où la personne s'engage dans un processus de conversion, de transformation, qui l'amène à devenir autre, à se dépasser et à s'abandonner en Dieu.
Il s'agit également d'un processus à l'intérieur duquel la personne sort peu à peu d'une foi infantile, où tout lui est proposé ou imposé comme de l'extérieur, à la manière d'un jeune enfant. Pour entrer dans une foi "enfantine", où l'adulte, désormais autonome, fort d'une expérience de vie riche et empreinte de maturité intellectuelle, affective et morale, et de plus en plus apte à assumer son histoire et ses choix personnels, accepte volontairement de retrouver l'émerveillement, la fragilité, l'humilité, la dépendance et l'abandon en face d'un Dieu qu'Il appelle tout simplement "Notre Père".
(Paul-André Giguère, session "Devenir adulte dans la foi" de l'Institut de pastorale de Montréal en 1994)